«Quand il ouvrit le livre, tout le monde se mit debout», raconte le prophète
Néhémie à propos de la célébration de la Parole présidée par le prêtre Esdras
(première lecture). Dans la synagogue de Nazareth, c’est Jésus lui-même qui
se lève et ouvre le livre pour faire la lecture du prophète Isaïe (évangile). Voilà
des liturgies de la Parole peu différentes de celle que nous vivons dans la
première partie de la messe. En effet, ces écrits anciens, qu’ils soient lecture
de l’Ancien Testament (Genèse, Exode, Prophètes, Sagesse, Psaumes, etc.),
ou bien du Nouveau Testament (lettres de saint Paul, de saint Jean, Actes des
Apôtres, etc.) et plus encore lecture des évangiles, ont un même point
commun: «Quand on lit dans l’Église les saintes Écritures, c’est Dieu lui-même
qui parle à son peuple» (PGMR n° 29). D’ailleurs, nous ne les acclamons pas
comme Écritures mais bien comme «Parole du Seiqneur» au sujet de laquelle
«Nous rendons grâce à Dieu».
Ceci est encore plus manifeste après la lecture de l’évangile où, à l’invitation à
acclamer la parole de Dieu, nous répondons: «Louange à toi, Seigneur
Jésus», Non pas «Louange à toi, le livre»! Ou même louange à ces sublimes
Écritures! Nous louons une personne: le Christ. À chaque lecture de l’évangile,
dimanche après. dimanche, nous reconnaissons que le Christ est notre Parole
car il est la parole du Père pour nous.
L’expérience des disciples d’Emmaüs après la résurrection est à notre portée:
«Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, tandis qu’il nous parlait sur la route
et nous ouvrait les Écritures?» (Lc 24). Comme à la synagogue de Nazareth,
le Christ ouvre les Écritures. Il s’agit non pas d’abord d’ouvrir un livre mais bien
d’ouvrir le sens de ce qui est écrit, afin que nous comprenions que
«aujourd’hui, cette parole s’accomplit ». Il y est question de notre vie et le récit
de notre existence est tissé par la parole de Dieu. C’est non seulement un
dimanche qu’il faut consacrer à la parole de Dieu, mais nos jours et nos nuits
selon la parole du psalmiste.